Tranche reposée
Vendredi soir je vous ai laissé sur l’information incroyable que je devais me lever tôt samedi matin. J’vous rassure, j’ai survécu au calvaire, la preuve, j’ai écrit cet article (ou alors je l’avais écrit avant, et fourbe que je suis, j’avais programmé sa parution pour aujourd’hui… non, c’est bien trop compliqué et sournois, ça demande trop d’efforts et je suis une feignasse finie c’est bien connu).
Or donc il m’incombe de vous narrer mes péripéties du week-end. Oyez donc la balade du poulpe tiré du lit par la douce mélodie de son portable un samedi matin à 8H(mais j’envisage sérieusement de m’offrir un réveil qui permet de se réveiller avec un cd, je graverais plein de musiques sympas, des rythmées, des douces, des rigolotes, bref pour coller à l’humeur du jour… enfin pour ça faudrait que je programme un réveil, ce qui n’est pas le cas en ce moment, je me lève quand j’ai fini de dormir et voilà tout, je sens que certains jaloux vont me lancer des pierres…). Passé le premier choc (quel est l’inconscient qui ose me téléphoner avant midi, qu’il se dénonce pour que j’aille le crucif… ah non c’est vrai faut que j’aille bosser !), je me suis péniblement douchée, habillée et déjeunée (si, si, maman, j’te jure j’ai pris un petit dej’, des Chocapics et du lait !) et j’ai réveillé la Poulpomobile pour le long périple qui m’attendait (au moins 5km, pauvre chérie…).
La matinée fut agréable, le gnome poussant l’amabilité jusqu’à faire une sieste de deux heures et des brouettes sur le coup de 10H. J’ai fini par le réveiller à 12H30 histoire de le nourrir, vu que d’habitude il mange vers 11H et que quand il a faim il est grognon, je voulais éviter d’avoir un bébé hystérique réveillé par la famine à 14H. Après avoir dégusté ma sublime purée carottes-patates-jambon blanc (seraient temps que les parents fassent les courses, je tourne en rond niveau ingrédients pour la soupe…), nous avons joué avec sa nouvelle table d’éveil (dont la musique répétitive me sort maintenant par les yeux), lu une histoire de Petit Ours Brun avec des parties à gratter sur les pages pour dégager un parfum (pain frais, menthe, rose, savon, cuir neuf, herbe coupée…) sauf que je devais l’empêcher d’y flanquer un coup de langue à chaque fois, je lui présentais pour qu’il renifle et hop il essayait de le bouffer, et des animaux de la ferme en peluche dans une ferme en tissu avec plein de trucs cachés par des scratchs (avec une mention spéciale pour le tracteur en peluche). Les parents devaient revenir à 13H. Et donc à 14H30 je l’ai mis au lit, il recommençait à bailler à s’en décrocher la mâchoire et à se frotter les yeux compulsivement. A 15H le papa est rentré tout confus, y’avait eu cafouillage avec la maman, chacun croyant que l’autre devait rentrer à 13H, heureusement, j’avais rien d’autre à faire. Le seul souci étant que je n’avais rien mangé et que je tombais de sommeil.
J’ai donc repris le chemin du bocal histoire de manger un peu et de retrouver mon petit Koala tout perdu sans moi. Je lui avais confié une mission d’importance : dans l’éventualité où il ne pleuvrait pas, il devait mettre en route puis étendre deux machines successives histoire qu’on puisse s’habiller lundi pour aller bosser. Ce qu’il fit, en bon mâle moderne qu’il est. Pour ménager sa fierté, je ne vous parlerai pas de l’appel angoissé que j’ai reçu samedi vers 13H. « Au secours ! J’ai voulu éteindre la machine, je me suis trompé de bouton, ça a redémarré un cycle, elle a pompé de l’eau, je l’ai éteinte et elle veut plus s’ouvrir ! » Comme je suis un poulpe formidable j’ai vite dénoué cette situation de crise, tout ceci par téléphone, tout en empêchant le gnome de balancer son doudou crasseux dans la gamelle de flotte du chien (c’est un classique). Tiens d’ailleurs je ne parlerai pas non plus d’hier soir. Que s’est-il passé hier soir ? Rien, on a regardé la fin de I, Robot, ayant déjà vu le film je m’amusais à recenser les placements de marques (essayez, c’est rigolo, j’ai noté les godasses, la chaine hi-fi, la bagnole, le service de livraison de paquets dont Tom Hanks avait déjà fait la pub, et j’en oublie…). Puis j’ai eu envie de lire un peu, mais le Koala voulait dormir. Ayant cassé ma lampe de chevet, j’ai donc profité de la sienne. Comme la lumière l’incommodait, je lui ai prêté mon joli masque de nuit. C’est un masque en satin rose bordé de dentelle noire. J’ai pas osé prendre de photos, j’avais peur de le réveiller. Mais je vous laisse imaginer la chose.
Ou alors j’attends qu’il s’endorme, je lui remets et je le prends en photo avec… Et j'espère que demain, le bricoleur fou me laissera dormir, ce matin il a encore osé nous réveiller avec sa perceuse.