Tranche de Frangine

Si je vous dis que j’aime bien ma Frangine mais que je prie pour qu’aucun obstacle n’entrave son retour à Bordeaux ce soir, vous me croyez ? Non ? Attendez que je vous raconte ma soirée d’hier, vous comprendrez mieux. Tout a commencé lundi par un appel, elle me demande de son air le plus chafouin si ça m’embête de l’héberger mercredi soir. Moi, naïve, je l’assure que ça nous embête absolument pas mais pas avant le soir, la matinée étant consacrée au premier oral de la série, l’espagnol (qui s’est bien déroulé, c’est gentil de demander). Et lundi on avait des courses à faire, notamment pour préparer un pique-nique au Koala, il avait rendez-vous le lendemain à l’IUFM du coin pour corriger des montagnes de copies de BEP et CAP. D’ailleurs le mercredi aussi il devait corriger des copies mais pas autant que le mardi, c’est donc en namoureux que nous sommes allés à l’IUFM (moi pour l’oral, lui pour faire semblant de bosser devant un café et soutenir moralement un collègue à lui qui était convoqué toute la semaine pour recompter tous les points des copies corrigées par ses collègues, des fois on se rend pas compte à quel point c’est chiant le boulot de prof). N’ayant pas l’habitude de me lever au son du réveil (je me lève quand j’ai fini de dormir en général, j’ai pas d’horaire à respecter), je dormais d’un sommeil léger, ce qui explique que j’étais particulièrement sensible aux ronflements du Koala vers 6h du matin. D’habitude ça me gène pas, quand il part travailler, je dors deux heures de plus et tout va bien, mais là je devais me lever à 8h pour l’oral. Un Poulpe réveillé depuis 6h30 n’est pas un Poulpe de la première fraicheur malgré une bonne douche. Et un Poulpe n’arrive pas à petit-déjeuner dés le réveil, il lui faut deux bonnes heures au moins.

Mais une fois l’oral passé, la journée fut calme et reposante, je voulais éviter de faire une sieste pour pouvoir me coucher tôt et reprendre un bon rythme. Vers 19h j’envoie un message à la Frangine pour savoir si on doit les attendre pour manger, elle répond qu’elle rentre tard. Vers 23h30 je m’inquiète de savoir si elles sont dans le RER, on avait convenu qu’elle me bipait dés qu’elle y montait pour que je sache à quelle heure aller les chercher à la gare (c’est pas loin à pied mais c’est une montée tout le long et la nuit avec les gros sacs, c’est un peu moyen). Elle répond qu’elle a prévu de prendre le 0h13 de la gare d’Austerlitz ou au pire celui de 0h49. Je rétorque que sur le site de la RATP il n’est pas fait mention du 0h49 et que j’espère qu’elle va prendre le précédent vu que j’ai pas très envie de me faire une virée à Paris vu l’heure tardive et la fatigue qui se fait un peu sentir. A 0h11 elle rappelle, le 0h13 est en fait parti depuis 5mn, elles sont virées de la gare par les vigiles, elles nous attendent sur le boulevard machin truc à coté du Mcdo. Le temps de rassembler les accessoires de Cindy, de m’habiller (ben voui, j’étais en pyjama moi), de nettoyer mes lentilles et de prendre la voiture, elle rappelle pour nous dire qu’elles ont trouvé un bus à direction de Juvisy-sur-Orge, qu’il lui avait bien semblé que c’était à coté vu qu’on vit à Truc-sur-Orge (j’ai pas compté mais dans le coin, y’a une bonne quinzaine de villes sur Orge, bonjour la créativité des gens du coin). Retour à la maison, le Koala tente de m’intéresser à un jeu rigolo, Mario et Sonic aux jeux Olympiques, mais ma patience s’est envolée et je m’énerve dés qu’il faut employer une combinaison de touches compliquée.

Au bout de 10 minutes, Frangine rappelle et d’une toute petite voix me dit qu’elles sont à Vitry, que le bus va mettre trois plombes à arriver. Je réponds qu’il fallait y penser avant de nous dire qu’elles arrivaient en bus, sinon on serait déjà arrivés à Paris, qu’on est retourné à la maison, que le temps que j’arrive à Vitry en voiture ou qu’elles arrivent à Juvisy en bus, c’est pareil, que ça leur apprendra à rater le dernier RER et que la prochaine fois qu’il faudra aller les chercher elles resteront sur place le temps que j’arrive. Et que si le RER met 30 minutes, faut pas s’attendre à ce qu’un bus aille plus vite… C’est donc à 1h25 que j’ai récupéré mes deux cruchasses avant d’aller m’écrouler dans mon lit vers 2h30 pour émerger à midi. Et le Koala les a fichues dans le RER après manger, j’ai plus qu’à prier pour qu’elles ne loupent pas le TGV ce soir… Les visites c’est bien, mais faut pas renouveler l’expérience trop souvent sous peine de mourir d’épuisement.

Par contre grâce à elles j’ai découvert un nouvel accessoire rigolo, j’ai nommé le fer à lisser. Et ben ça surprend, j’aurais jamais cru que je pouvais avoir les cheveux aussi lisses, aussi plats, aussi… Aussi pas bouclés quoi ! C’est une véritable révolution, et j’en suis encore à me demander si je vais pas m’en offrir un histoire de varier mes têtes, sinon je dois laver tout ça tous les jours pour reformer mes boucles, c’est parfois lourd. Même si un Poulpe sans boucles, c’est à la limite de l’hérésie… D'ailleurs là tout de suite j'ai les cheveux lissés et un palmier sur la tête, le Koala prétend que je suis la fille cachée du dernier Fraggle Rock, je sais pas si je dois me vexer.