Tranche de repas romantique du vendredi soir
La semaine a été longue mine de rien. Mercredi je n’ai pas travaillé. C’était reculer pour mieux sauter vu que jeudi j’ai travaillé de 13h à 19h, la crèche ne prenant pas les zombies. Et zombie est un faible mot pour décrire l’état du pauvre gamin. Incapable de marcher tellement il était faible, il a passé son temps à dormir, geindre un peu, regarder des livres sur le canapé, redormir, me regarder d’un œil vide, se coller plaintivement à mes jambes pendant que j’expédiais l’équivalent de 5 machines de linge (j’ai l’impression d’avoir repassé et plié la totalité de leurs fringues en moins de 3 heures). Et comble de l’horreur il n’a presque rien mangé alors que c’est un goinfre (à la crèche il est connu pour racler les plats et finir tout ce qui passe à sa portée). Par contre il a bu presque un demi-litre. Le biberon était greffé à sa main. Ou à la mienne quand il n’arrivait plus à le soulever. Et vendredi ça a été pareil. Voire pire. Je suis arrivée à 13h il dormait, il a pleuré, je l’ai changé, puis recouché vu qu’il s’était endormi pendant que je changeais la couche, il a émergé à 15h, on a été sur le canapé regarder ses bouquins pendant 10 minutes. Puis il m’a regardé d’un œil sournois, a saisi sa sucette et se l’est collée dans le bec, a étranglé son doudou et s’est collé contre mes jambes repliées pour piquer un roupillon. J’ai passé les deux heures suivantes à éviter de bouger, mes bouquins étaient pile hors de portée, ainsi que la télécommande de la télé, heureusement que la console était juste à coté sinon j’aurais pas survécu. C’est le téléphone qui l’a réveillé à 17h.
C’était ma patronne qui confirmait que je pouvais partir à 18h30 pour revenir à 20h vu qu’ils avaient un concert et ne pouvaient décemment pas emporter une arme biologique dans une salle pleine de monde, il fallait donc garder le gnome. Sauf que le vendredi matin, le Koala à peine réveillé m’avait fait part de sa principale préoccupation, à savoir « qu’est ce qu’on mange ce soir ? ». Les hommes sont des ventres sur pattes, c’est bien connu. Et, voulant contenter son petit ventre et lui en coller plein la vue, j’avais cherché une super recette. Un curry fait maison, quelle bonne idée. Ah zut ça doit mijoter 45 minutes, et vu que je pensais rentrer vers 20h, le Koala serait mort de faim avant. Que faire ? Puis l’idée lumineuse, le Koala allait faire le repas tout seul comme un grand ! Bon j’ai été sympa, j’avais préparé tous les ingrédients, mis la viande à mariner dans les épices et recopié la recette sur une feuille avec plein d’instructions détaillées que même un bulot aurait pas pu louper la recette. Non je ne prends pas le Koala pour un bulot, mais je préférais donner trop d’informations que pas assez, ne sachant pas trop quelles étaient les capacités d’improvisation de l’animal. Et voilà que ma patronne me demande de rester le soir jusqu’à minuit… D’un air dépité je lui explique que le Koala est (exceptionnellement) en charge de la totalité du repas et qu’il va faire cette recette pour la première fois. Si je n’y vais pas, il va être dégouté et ne me fera plus jamais à manger, bref un autre soir j’aurais adoré mais là c’est délicat. « Il n’a qu’à venir ici lui aussi » qu’elle me répond.
Ni une ni deux, me voilà au téléphone avec le Koala pour lui expliquer la situation, lui demander s’il préfère manger en vitesse entre 19h et 19h30 ou attendre 20h et venir manger tout en veillant sur le sommeil d’un pauvre gnome couvert de pustules. Finalement j’ai été le chercher avec un panier repas, mon ordi et quelques films et on a mangé chez eux tous les deux puis on a regardé un film plein de vilaines bestioles et de « Non, n’y allez pas, si vous sortez c’est la Mort qui vous attend ! », avec la juste dose de fanatisme religieux et de complot de l’armée, c’était fort sympathique. Y’avait même des tentacules, c’est dire si la soirée a été réussie. Le Koala a donc fait la connaissance du veau qui leur sert de chien, même que pour l’occasion ils lui avaient mis sa fameuse culotte, c’était ridicule, mais au moins j’ai pas passé mon temps à nettoyer derrière elle. Et malgré un bon passage de courant, le Koala persiste à préférer les chats, parait que ça pue moins. Je devance Za en disant de suite que ça dépend du chat, par exemple Uphir, elle a des soucis d’hygiène et patauge un peu trop dans sa litière, ce qui nuit à son odeur générale. Mais là n’est pas la question, Uphir n’étant pas un vrai chat, elle est coupée de chien, ce qui explique l’odeur et sa tendance à rapporter tout ce qu’on lui jette.
Et juste pour faire baver tout le monde, ce soir j’ai prévu de faire un gateau chocolat noisette, et on va le manger rien que tous les deux vu que Coloc est parti jusqu’à lundi soir. Ah au fait, l’histoire de l’agneau pascal, c’est pour le repas du dimanche ou du lundi ? Et les œufs ? Enfin on a pas d’œufs à cacher mais j’envisage de planquer son Toblerone géant spécial Pâques sauf que je sais pas si je dois le planquer samedi soir ou dimanche soir.
PS spécial Shaya: ici aussi il neige, mais ça fond en touchant le sol puis ça se change en vilaine averse de pluie mouillée qui donne pas envie de sortir de chez soi. Pourtant il va bien falloir aller faire les courses. Tiens, on dirait que ça tient un peu sur le toit du voisin...