Tranche de faim
Hier, je devais aller au Renault Minute faire la vidange. C’est marqué sur le post-it, faut la faire à 113 000 km, il me semble avoir couiné que j’étais pas débile et que je saurais m’en souvenir, mais en fait c’est bien de noter ce genre de trucs. Sauf que je sais pas si c’est à 113 000 pile ou si y’a de la marge. Parce que si je la fais à 112 750, je devrai faire la suivante à 122 750, c’est moins joli que 123 000 tout pile. Fin bref jeudi j’étais déterminée, j’avais appelé le garage, vérifié qu’ils sont en mesure de vérifier l’huile de la boite de vitesse, j’ai oublié de demander si c’est possible de vérifier les branchements de mon autoradio, j’peux plus utiliser le chargeur CD et ça commence à me fatiguer. Vendredi matin, le Koala se lève, part bosser, fou de joie à l’idée de passer deux heures avec ses gremlins, puis le Poulpe se lève et, suivant le rituel immuable du matin, se pèse.
Ce geste ridicule et fort codifié peut suffire à faire basculer la journée. Ce fut le cas vendredi vu que je suis pas sortie de chez moi de la journée alors que j’avais prévu des trucs. 200 ou 300 grammes de plus que la veille, pas de quoi fouetter un chat, rien de significatif en réalité. Mais ça faisait suite à la discussion sur le blog de Fantomette. Sensation désagréable que de se dire que le processus va dans le mauvais sens. C’est si facile de pas faire attention, de se laisser grossir sans rien contrôler, mais aussi si déprimant de voir qu’on est serré dans ses vêtements, de voir la balance, cette salope, qui refuse d’être hypocrite. Etrange de haïr un objet qui ne m’a jamais rien demandé, d’ailleurs, pourquoi est ce que je lui marche dessus si ce qu’elle dit me plait pas ? Pourquoi ne pas tout simplement la pousser sous le meuble, l’oublier et cesser de m’inquiéter ? C’est plus fort que moi. Autant j’ai du mal à contrôler ce que je mange, autant m’empêcher de me peser est impossible.
En tout cas vendredi j’ai fait du sport. Enfin, une séance d’une heure, une vraie qui brûle du gras, pas juste une caution morale genre « je me prépare au 1500 mètre en faisant 1500 mètres sur le vélo elliptique », non, une vraie qui fait transpirer, avec un rythme cardiaque pile dans la bonne tranche, sans tricher, sans faire 3587 pauses pour boire, se moucher, changer la musique, ouvrir la fenêtre… Bon c’est vrai qu’il m’a fallu deux heures pour me préparer. Choisir la musique (j’ai désormais une sélection de tout pile 60 minutes, la tenue, le bon moment, la motivation, le casque audio pour éviter les représailles de la part des voisins… Bon ok, je me cherche des excuses, des prétextes, je sens la résolution faiblir, faut se lancer avant de changer d’avis. Après coup je me suis sentie drôlement fière de moi, j’ai été plus forte que mon manque de volonté, j’ai tenu toute la séance. Non parce que d’habitude je me dis toujours que je vais faire 45mn et je craque au bout de 20. Bon ok, j’étais épuisée, rouge et suante, mais fière de moi.
Le soir avant d’aller au lit, j’avais des courbatures immondes. Mais juste dans le bras droit et l’épaule qui va avec. Ce qui signifie que le reste de mon corps n’est pas déshabitué au sport. Pourquoi juste le bras droit alors ? Pourquoi pas le gauche ? Il me semblait que le bras attaché à la main directrice était plus fort normalement. Puis l’illumination. Le bras gauche a passé 6 mois à s’entrainer en portant un gnome de 9 à 12kg tout au long de la semaine. Oui, je suis adepte du mono-portage, j’ai besoin de ma main droite pour des choses triviales comme ouvrir et fermer les portes/portières, manipuler les chaussures, arrimer le doudou, le biberon, la sucette, les vêtements de rechange ou n’importe quoi d’autre. Donc ceci est un message d’avertissement à l’attention de la Chieuse : je te conseille vivement de porter Mini-Chieuse sur les deux bras, l’un après l’autre, sous peine de te voir tituber sous le poids d’un bras devenu bien plus musclé que l’autre.
Aujourd’hui j’ai fait les courses. Comme j’étais toute seule, j’ai été voir les boutiques de la galerie à la recherche d’une pharmacie (rien de tel que des courbatures pour se souvenir d’acheter du paracétamol), et je suis tombée sur un Camaïeu. J’aime bien ce magasin, c’est là que j’ai pioché quand j’ai commencé à essayer de m’habiller de façon plus classique. Certes, tout ne me plait pas toujours, mais c’est comme partout. Sauf que là je suis tombée sur plein de petits hauts qui me plaisent, dans des imprimés printaniers. J’en ai pas essayé un seul bien sûr, aucune envie de confirmer que je rentre pas dans du taille 4. Ca n’empêche pas le coup de déprime post shopping. Bref ce coup-ci je m’y mets. Doit être la 512ème fois que je décide de m’y mettre. Mais j’aimerais bien passer à la dizaine inférieure avant de jeter l’éponge.
J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim.J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim. J’ai faim.
Vous venez d’assister à 5 minutes de la vie d’un Poulpe, les versions en gras sont celles que je fais partager à mon entourage, le reste se contente de tournoyer dans ma pauvre cervelle.