Tranche d'outre-flemme
J’ai honte, je néglige mes milliers de fans assidus qui ne vivent que dans l’attente d’un mot de ma part. Bon en fait non, j’ai juste une énorme flemme, la chaleur m’accable, toute la tension accumulée pour le concours est tombée comme un vieux soufflé vendredi soir, mes parents m’ont épuisée ce week-end, bref j’ai passé la semaine à me trainer comme une affreuse loque que je suis. Mais ça veut pas dire que le reste du monde a cessé de tourner pour autant. Par exemple j’ai appris que j’étais affectée dans l’Essonne, ce qui me désole d’un coté (ça officialise notre exil parisien et éloigne un peu plus notre retour à Bordeaux, même si je ne dois m’engager à exercer dans le département que pour un an) et me comble de joie de l’autre (on aura pas posé tout ce parquet pour rien, on peut rester dans cet appart, l’IUFM est à peine à 15km et le lieu du stage sera au maximum à 40km, de toute façon c’est qu’un jour par semaine). Vous voulez des chiffres ? Les notes ? Bon ok, c’est pas tous les jours que je peux frimer.
Admissibilité : Maths 15, Français 12.5, HG/Sciences 13 (9/14 pour HG et 4/6 pour les sciences), total 108,5 pour un seuil à 72
Admission : Espagnol 20 (comme d’habitude hein), EPS 4,75 (0,25 à la pratique et 4,5 à l’oral, sur 10, on ajoute ça fait une note sur 20), Oral 12 (littérature 14 et entretien 10), total 181,25 pour un seuil d’admission à 158. D’où un rang pas si nul que ça qui me permet de taper l’incruste dans ce si joli département plutôt que d’aller explorer le Val d’Oise par exemple. J’ai rien contre le Val d’Oise hein, à part que c’est pas là que j’ai installé mon Bocal.
A part ça Uphir commence à bien s’habituer à son nouveau cadre de vie, c’est l’avantage de la pseudo éducation que je lui ai donnée. Bon en fait non, c’est juste que depuis petite je l’ai trimballée partout, elle s’adapte très bien au changement. Et reprend vite ses habitudes aussi. Elle a toujours bu au robinet chez moi, mais chez mes parents ça coinçait un peu, on lui a expliqué qu’elle avait une gamelle. C’est dingue comme toute une année de dressage peut vite être oubliée… J’ai pourtant essayé de lui donner de l’eau fraiche dans sa jolie gamelle en faïence neuve (avec des découpes en forme de poisson sur le bord), mais elle a vite balayé mes objections en allant miauler d’un air pitoyable aux pieds du Koala qui n’a pas su rester ferme et a cédé. Résultat on est à nouveau corvéables rayon flotte. Les hommes sont faibles… On commence aussi à lui apprendre à sortir de l’appart en passant par le balcon. Non, on la balance pas dans le vide suspendue par sa laisse, j’suis pas un monstre quand même. Il se trouve que la rue est en pente, notre balcon est au premier étage, mais au coin du batiment, c’est un rez-de-chaussée. Et une sorte de rampe en béton fait le tour du batiment, on peut donc accéder au balcon en longeant le truc depuis le coin. Bref le Koala reste avec elle sur le balcon, je sors et je réceptionne la laisse de 3m en bas, et le chat se balade, ensuite je la ramène par le même chemin et le Koala récupère le tout du balcon pendant que je rentre en faisant le tour (la rampe est assez large pour un chat, mais pour un Poulpe c’est limite, pi j’imagine pas la gueule des voisins si je passe devant leurs fenêtres au premier étage…).
En regardant sur le site internet de la ville, on a découvert que le feu d’artifice était programmé le 13, donc ce soir, et on s’était dit que s’il faisait beau on irait y faire un tour. Faut dire qu’on a que 300m à faire en pente descendante, ça manque cruellement d’excuses pour pas se bouger un peu. Et on a encore récolté un joli lampion, bleu blanc rouge ce coup-ci, forcément. Uphir est venue avec nous, dans un porte-chat de mon invention, bricolé à partir d’un grand foulard. Dire qu’elle a apprécié serait un poil exagéré, en tout cas elle a regardé avec attention et n’a pas gardé ses oreilles dans ses poches. Et l’avantage, c’est qu’elle tient bien chaud, j’avais pas anticipé la fraicheur de la nuit. Et à part un ballon de rugby dans l’épaule, il n’y a eu aucun incident durant la soirée. Une gamine m’a poursuivie timidement en m’appelant Madame, elle voulait caresser le chat, non seulement je l’entendais pas à cause de la musique mais en plus je réagis pas quand on appelle une Madame, j’arrive pas à faire le lien avec moi. Et dire qu’à la rentrée tous les gamins m’appelleront Madame… Ça me désole d’avance… Heureusement que le Koala était là pour me signaler qu’on me parlait.
Et pour conclure sur une note légère qui va bien vous faire rire, pourquoi ne pas parler du film d’hier ? On a regardé Phénomènes. Le Koala a beau prétendre que ça fait pas peur, j’étais pas tranquille, moins stressée que pour L’armée des morts (film qui à ce jour m’a valu le plus grand nombre de cauchemars et de terreurs nocturnes, même La colline a des yeux ne m’a pas fait autant d’effet, et pourtant il était affreux celui-là), mais plus que pour Le jour d’après. Et au moment d’aller dormir, il a fallu que je me couvre totalement, même les pieds, avec le drap ET la couverture alors que je crevais de chaud. Oui, quand j’ai chaud je garde les pieds dehors, sinon je meurs, je me liquéfie par les pieds. Mais après un film qui fait peur, impossible de m’endormir si mes pieds et ma nuque sont à découvert. Et le poids du drap ne suffit pas, on a donc dormi la fenêtre ouverte mais avec la couette. Surtout que le film parlait de toxines présentes dans l’air du dehors, il aurait été plus sage de fermer la fenêtre et de virer la couette. Et pourquoi est ce que je continue à regarder des films qui me rendent malade, hein, ça serait pas plus simple d’éviter ce genre d’émotions avant d’aller au lit ? Qui a dit que le Poulpe était un être rationnel et logique ? Je crois que je suis bonne à enfermer…