Tranche de retour dans le nord
Mine de rien ça fait du bien de rentrer chez soi. Oui, ce week-end je me suis sentie chez moi ici, on était bien tous les deux, mes meubles roses m’avaient manqué, d’ailleurs le canapé a un peu boudé, il était vexé d’avoir été abandonné comme ça sans prévenir pendant deux longues semaines. Les plantes ont survécu, elles avaient un peu soif mais ont repris du poil de la bête après un peu d’eau, personne n’a gelé. Personne n’a fleuri non plus, salaud de narcisse faignant qui attend le déluge. Bref rien de tel qu’un éloignement de deux semaines pour retrouver avec plaisir un appart qui, avant les vacances me tapait un chouilla sur le système. Bon, ce sentiment s’est évaporé à la minute même où Coloc est rentré lui aussi de vacances, mais le déclic a existé, c’est l’essentiel. Plus que 4 mois, on a passé le plus gros.
Ceci n’explique certes pas pourquoi je n’ai pas voté. Honte sur moi, tout ça, tout ça. Ceci dit j’ai de bons arguments. Bien qu’encore sur les listes de Bordeaux, il me parait malhonnête de voter là-bas vu qu’on n’y vit plus. Mais pour autant je ne me sens pas encore morsaintoise, je suis juste de passage en attendant mieux, l’an prochain on sera peut-être dans une autre commune, on vient à peine d’arriver on ne connait aucun des candidats qui pourrissent notre boite aux lettres (à ce propos il faut absolument que je me procure un autocollant stop pub, j’en peux plus des prospectus pour les livreurs de pizza et les promos Liderprice, ça encombre la poubelle des recyclables et après personne veut la descendre, donc j’y suis allée avant les vacances, l’ampoule du local était grillée ce fut un vrai plaisir, tout ça à cause des pubs, on a déjà assez de boulot avec les emballages de bouffe). Bref s’inscrire sur les listes électorales, c’est un peu comme présenter son copain à ses parents, pour l’instant notre liaison est trop récente, je préfère attendre de savoir où ça va nous mener.
Mon bureau est enfin déblayé de tous les bidules qui l’encombraient, à ce propos j’ai découvert un truc incroyablement malin. Ce bureau vient du même magasin que mes boites de rangement à fleurs, cœurs et bulles multicolores. Dans un éclair de génie, j’ai découvert que celles-ci s’emboitent parfaitement dans le casier sous le bureau, mais ce n’est qu’au bout d’un certain temps que j’ai compris que ce n’était pas du hasard. En tout cas j’ai une boite à papiers et autres machins, et une boite à ouvrages, et les deux sont bien rangées à mes pieds. Plus qu’à espérer que l’ordre se maintienne, en général c’est là que ça coince, je suis douée pour ranger une montagne de machins inutiles, mais incapable de maintenir l’ordre au quotidien, ça s’accumule jusqu’au jour où je craque et que je déblaye… En tout cas maintenant j’ai un joli bureau tout net pour coudre, fimoter, écrire et autres loisirs. Pour ce qui est de lire, y’a pas moyen, je ne suis bien que vautrée sur mon joli canapé, toute tordue et jambes repliées sous moi jusqu’à la crise de fourmis.
D’ailleurs même assise sur une chaise, je suis incapable de laisser pendre tranquillement mes jambes. Si je me cale bien dans la chaise pour avoir le dos droit, devinez ce qui arrive à mes pieds. Bingo, ils pendouillent lamentablement, je touche pas le sol, donc je les enroule aux pieds de la chaise, même si je sais que c’est mauvais pour la circulation, je tente de les caler sous mes fesses, mais je ne peux en caler qu’un à la fois, ça me tord, donc je dois changer de coté régulièrement. Là tout de suite, j’ai un pied posé sur l’étagère incrustée dans mon bureau, à la même hauteur que le genou, d’ailleurs ça me scie la cuisse, donc je change régulièrement, et l’autre jambe s’accroche à la chaise comme du lierre à un arbre mort. Le Koala me dit tout le temps que je suis mal assise et que ça n’aide pas mon dos. C’est pas faux, mais c’est incontrôlable. Sinon j’aime bien me mettre au lit pour lire, avec deux oreillers, les jambes allongées, même en pleine journée.
En partant de Bordeaux j’ai emporté un patron pour réaliser des vêtements de bébé, j’ai commencé à y jeter un œil, j’ai commencé un bloomer, une sorte de petit short bouffant (personne n’insinue que les bébés ont un gros postérieur, mais les faits sont là, les couches, c’est pas très flatteur) dans un tissu imprimé de petites cerises. C’est cro-meugnon et trop facile à faire une fois qu’on a pigé les explications. Je crois que le jour où j’aurai des gnomes, ils s’habilleront exclusivement avec ces petits shorts home made. Sauf si j’arrive à maitriser d’autres formes de base comme des petites chemises. Et un bloomer ça va à un garçon ou à une fille, suffit de choisir la couleur du tissu, même si je ne suis pas adepte outre mesure de la sur-catégorisation sexuée. Je m’entrainerai aux robes uniquement si j’ai des filles ceci dit, faut pas pousser non plus.
En tout cas j’espère que je n’oublierai pas tout ce savoir-faire fraichement acquis d’ici au jour où il sera à nouveau utile, le Koala ayant refusé que je prenne ses mesures pour lui confectionner un short bouffant. Il se fiche totalement que je perde la main tant que je ne perds pas la recette des muffins chocolat-banane que je viens de confectionner avec amour. Alors qu’en fait non, c’est juste que je suis vexée, il m’a dit que sa mère l’avait trouvé tout maigre quand il est rentré, je vais donc l’engraisser et lui montrer que je sais bien m’occuper de son estomac, pfiou que c’est cliché ce genre de débat, surtout sachant qu’on parle du type qui hier, alors que je me sentais barbouillée et avais donc décidé de sauter le repas du soir juste après avoir mis les pates à cuire, a ingurgité à lui tout seul et en un temps record une casserole de pates destinées à la base à deux personnes. C’est à se demander où il peut bien ranger tout ça. Certes ce matin il s’est senti tout lourd et a esquivé le repas de midi, mais il a bien négocié son retour à l’heure des muffins, c’est bien simple, il en manque 6 et j’en ai mangé deux, il en a donc mangé 4.