Tranche de bilan 3
Bilan n°3 donc.
Ce qui en soi est déjà une victoire, ça veut dire que j’ai tenu 3 semaines d’une discipline assez stricte mais qui ne m’empêche pas cependant d’avoir quelques petits plaisirs. La preuve l’autre jour on a mangé de la pizza ( ¾ pour lui, ¼ pour moi, mais ça avait un goût délicieux). Bon ok, je sais que vous ne lisez cet article que pour les chiffres, donc voilà les chiffres :
- cette semaine j’ai perdu 1,2kg dont 0,7 kg de gras.
- Au total ça fait donc 4,2kg dont 3,2kg de gras.
Poulpe content de lui. Même si ça continue à me fatiguer de rien voir, de pas me sentir moins serrée dans mes fringues, de pas encore rentrer dans les fringues-témoins. Je me dis que je suis sur la bonne voie, y’a plus qu’à continuer comme ça pendant encore autant de semaines qu’il me faut perdre de kilos. Certes, je vais pas passer tout ce temps à 800 calories par jour, je sais bien que je tiendrai pas sur du long terme à ce rythme, je vais déjà essayer de voir jusqu’où je peux aller. Niveau sport je continue même si j’ai pas mal levé le pied cette semaine pour cause de mal de crane incroyablement pénible. Dés que mon rythme cardiaque augmentait, j’avais l’impression que le sang arrivait au cerveau et y restait coincé, que le débit était trop important pour passer par mes misérables canalisations étriquées. J’ai ressorti les lunettes de soleil. Elles sont rayées, je vais m’en offrir d’autres. Mais pour le moment je m’en contente, le soleil n’est pas mon ami. Enfin, soleil c’est un bien grand mot, parlons plutôt de luminosité irritante.
Hier au détour d’une conversation avec la Maman du Gnome (on parlait de l’effrayante vacuité de leur frigo et de l’impossibilité de créer un repas pour gnome à partir du néant) je lui confiais qu’un frigo vide est devenu mon meilleur ami depuis le début de mon régime. Faut jamais lancer une boulimique repentie sur le sujet des régimes. Elle m’a expliqué qu’il faut cesser de se mortifier et de se dévaloriser, que les régimes c’est le Démon, et m’a passé un livre qui l’a beaucoup aidée à quitter Boulimiland… Notez que je suis totalement d’accord avec elle, se flageller c’est douloureux, je le nie pas. Et un régime hyper strict, c’est difficile à suivre sur le long terme. Et se priver ça sert qu’à se frustrer et à mieux craquer dés qu’on relâche la discipline.
Mais en même temps la nana qui me dit toutes ces bonnes paroles elle rentre dans un petit 40 après deux enfants. Alors toutes ces bonnes résolutions, manger quand on a faim, laisser parler son corps, ne plus baser sa journée sur la nourriture ou l’absence de nourriture, je m’y pencherai le jour où je serai à un poids que je souhaite maintenir. Pour l’instant je veux juste effacer ce tas de graisse qui me sert de corps. Car il y a deux poulpes en moi. Epargnez-moi la blague sur le fait qu’avec mon poids on peut effectivement y caser deux poulpes, je me la suis déjà faite des dizaines de fois. Bref je suis deux. Le Poulpe, et son corps. Le Poulpe est un animal intelligent, drôle, mignon, attachant…. Alors que le Corps du Poulpe n’est qu’un boulet tout gras, un corps étranger. J’ai beau essayer, j’arrive pas à me reconnaitre dans ce corps, il faut dégager toutes les couches de gras qui le camouflent.
Ce que je suis en train de faire, petit bout par petit bout. Et après je me réconcilierai avec ce corps et s’il est sage je lui achèterai plein de jolis vêtements, il sera content et il se tiendra à carreau. Pour le moment, je vais retourner à mon tricot, chaque point m’aide à vaincre la faim, à persévérer. Et quand je serai un peu plus mince (ou un peu moins grosse, ça dépend comment vous voyez votre verre de flotte habituellement) je me prendrai en photo enroulée dans ma jolie étole en laine mauve et blanc.